Fanatisme esthétique et regard éthique.
Colloque international qui a eu lieu du 5 au 7 avril 2018 à l’Université Rennes 2.
LA POLITIQUE DU VISAGE
Fanatisme esthétique et regard éthique
« Le visage n’est pas “naturel” » ; il est une construction historique, sociale et politique. Son ambiguïté reflète nombre de tensions intellectuelles qui fondent la conception même de l’individu humain, comme par exemple le corps et l’âme, l’intérieur et l’extérieur, l’artificiel et le naturel.
à l’époque moderne, le portrait est aussi un miroir brisé de l’art qui permet à celui-ci de se dérober aux prescriptions esthétiques. Le visage ne peut être qu’humain, mais, dès le XVIe siècle, son expression est « calquée » sur l’expression animale. Au XVIIe, parallèlement aux traités philosophiques, le portrait contribue à formuler une nouvelle approche des « passions de l’âme ». Il aide à comprendre les émotions qui se dessinent dans les traits du visage, mais finit, au XVIIIe siècle, à produire le vocabulaire hypocrite des passions, inscrit dans les coor- données cartésiennes, parfait pendant de l’étiquette à l’usage de la société de cour. Le XIXe voit le phantasme de la physionomie – lire dans le visage vécus les plus intimes de l’individu
– pénétrer durablement dans les défis scientifiques (eugénisme, la fabrique de l’homme nou- veau) : c’est un déni de faciès ! L’éclatement de l’espace de la Renaissance sous l’impulsion des cubistes est l’occasion de considérer l’expression du visage comme le modèle de l’ex- pression tout court : quelques traits de pinceau, et voilà le visage ! Mais cette même époque renforce la conviction que la déformation du visage est une marque de la folie !
Quel avenir pour le visage, qui a été un ambigu symbole de l’identité et de la dignité humaine dans les sociétés occidentales ? Comment assumer la double tradition philosophique qui est à la fois tentée par le fantasme de la beauté féminine, idéalisant et désingularisant le visage, et par l’éthique fondée sur le regard d’autrui ? Quelle politique du visage, donc, à une époque qui, sur fond de divers phénomènes anciens (masque rituel, masque mortuaire, icône byzantine, tatouage, maquillage, physionomie, etc.), voit en émerger de nouvelles (Photoshop, chirurgie esthétique, contrôles au faciès, selfies, webcam, greffe du visage, etc.).
Quelle politique pour quel avenir du visage humain dans une situation nouvelle où la construction du visage semble avoir définitivement échappé à l’art, en subissant des assauts de la part de l’industrie, de la science, du marketing, des nouvelles technologies, de la politique sécuritaire, etc.? Le danger n’est-il pas toujours le même : ramener le visage au seul visible, alors qu’il le dépasse là, où il appartient à une personne.
Responsables scientifiques : Leszek Brogowski, Gwénola Druel et Anna Szyjkowska
jeudi 5 avril 2018 / Bât. L / amphis L2 et L3
9h00 > accueil des participants / hall du bâtiment l
9h45 > ouverture du colloque : Leszek Brogowski, professeur en esthétique et philosophie de l’art et vice-président en charge de la recherche à l’université rennes 2 (rennes, France), Gwénola Druel, maîtresse de conférences en psychopathologie clinique à l’université rennes 2 (rennes, France) et Anna Szyjkowska, maîtresse de conférences en philosophie de l’art à l’université de musique Frédéric Chopin et à l’académie des Beaux-arts de varsovie (varsovie, Pologne)
10h15 > Ernst van Alphen, professeur des études littéraires à l’université de leiden (Pays-Bas) : The Politics of Staged Photography: Frederick Douglass and portraiture
11h15 > Rahma Khazam, docteure en esthétique et sciences de l’art à l’université Paris i, Prix aiCa (Paris, France) : Confronter le regard digital
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12h00 > Pause déjeuner |
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Session 1 / amphi L2 : Visage comme symptôme |
Session 2 / amphi L3 : Formes et regards Présidence : Yohan Trichet, mCF en psychopa- thologie, ea 4050 rPnsls |
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Présidence : Gwénola Druel, mCF en psychopa- thologie, ea 4050 rPnsls |
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14h00 > Alain Abelhauser, psychanalyste, professeur des universités en psychopathologie clinique, université rennes 2 (rennes, France) : « Dévisager » sans effet : la prosopagnosie 14h30 > Vincent Ciciliato, maître de conférences à l’université Jean monnet (saint-étienne, France) : Symptomatologie du visage aux durées accidentées |
14h00 > Marcin Pasek, doctorant à humboldt universität (Berlin, allemagne) : Multiple Faces of Gombrowicz 14h30 > Mickaël Peoc’h, psychologue clinicien, doctorant en psychopathologie à l’université rennes 2 (rennes, France) : Signe du miroir et solution esthétique |
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15h00 > Pause |
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15h15 > Ludivine Beillard-Robert, psychologue clinicienne, docteure en psychopathologie (rennes, France) : Sous le voile du maquillage se farde le pas-tout 15h45 > Diane Watteau, maîtresse de conférence en arts plastiques à l’université Paris i – Panthéon sorbonne (Paris, France) : « Aut vulva aut vultus ». « — j’éteins ? – non ! » 16h15 > Fanny Réguer, psychologue clinicienne, doctorante en psychopathologie à l’université rennes 2 (rennes, France) : Pessoa et ses hétéro- nymes : donner visage(s) à l’origine de l’écriture |
15h15 > Alexander Streitberger, professeur en histoire de l’art à l’université catholique de louvain (uCl) et directeur du lieven Gevaert research Center for Photography, art and visual Culture (louvain, Belgique) : Le « visage caméléon » à l’ère de la modernité liquide 15h45 > Anne de Boissieu, enseignante de lettres et cinéma au lycée turgot (Paris, France) : Le visage comme événement : de son avènement à sa disparition |
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16h45 > Fin des travaux des sessions 1 et 2 |
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vendredi 6 avril 2018 / Bât. L / amphis L2 et L3
9h00 > accueil des participants / hall du bâtiment l
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Session 1 / amphi L2 : Portrait de l’artiste |
Session 2 / amphi L3 : Fanatisme esthétique et l’identité (dite) féminine |
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Présidence : David Bernard, mCF en psychopatho- logie, ea 4050 rPnsls |
Présidence : Quentin Dumoulin, doctorant en psychopathologie, ea 4050 rPnsls |
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9h30 > Ghislaine Trividic, artiste et rédactrice en chef de la revue Art présence (saint-alban, France) : Portrait de l’artiste in absentia 10h00 > David Monnier, psychologue, psycha- nalyste et docteur en psychopathologie (rennes, France) : La tête de Méduse et le visage de l’amour |
9h30 > Romain Aubé, psychologue clinicien (rennes, France) : Le masque féminin : remède ou poison ? 10h00 > Sandrine Ferret, professeure d’arts plastiques à l’université rennes 2 et directrice du laboratoire Pratiques et théories de l’art Contem- porain (rennes, France) : Le visage féminin dans l’histoire de la photographie : une construction mé- thodique de « l’identité féminine » |
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10h30 > Pause |
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11h00 > Lionel Lathuille, professeur agrégé d’arts plastiques et professeur-relais pour la Biennale d’art contemporain de lyon 2013 et 2015 (lyon, France) : Élargissement du visage 11h30 > Stéphane Le Mercier, artiste, professeur à l’école supérieur d’art et de design saint- étienne, doctorant à l’université rennes 2 (saint- étienne, France) : Trois fiches anthropométriques |
11h00 > François Sauvagnat, professeur de psychopathologie à l’université rennes 2 (rennes, France) : Le visage absolu : notes sur le regard de Méduse |
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12h00 > Pause déjeuner |
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Session 1 / amphi L2 : Nouvelles politiques du visage |
Session 2 / amphi L3 : Fragments du visage dans les écrans |
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Présidence : Sandrine Ferret, Pr en arts plas- tiques, directrice de l’ea 7472 PtaC |
Présidence : Pascale Borrel, mCF en arts plas- tiques, ea 7472 PtaC |
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14h00 > Anne Favier, maîtresse de conférence à l’université Jean monnet (saint-étienne, France) : D’autres visages : vers des visages reconstitués 14h30 > Vincent Duché, doctorant en arts plas- tiques et photographie à l’université Paris 8 (Paris, France) : La simulation numérique du visage : vers une indicialité programmée |
14h00 > Baptiste Brun, maître de conférences en histoire de l’art à l’université rennes 2 (rennes, France) : Le désordre symbolique d’un Facebook 14h30 > Anna-Maria Le Bris, doctorante en arts plastiques à l’université Paris 1 – Panthéon sor- bonne (Paris, France) : Le visage traqué : une mise au pilori figurée |
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15h00 > Pause |
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15h15 > Alice Lenay, artiste et doctorante à l’univer- sité Grenoble alpes (Grenoble, France) : Interface-à-face. Webcams et discours politique 15h45 > Marc Veyrat, artiste, enseignant-cher- cheur en arts et sciences de l’art, usmB à l’uni- versité savoie mont-Blanc (Chambéry, France) : Enfermé-e avec un coyote |
15h15 > Anthony Joubert, psychologue clinicien, auteur, compositeur, interprète, artiste plasticien (rennes, France) : Smiley. La vengeance de PAC-MAN 15h45 > Mélinda Marx, psychologue, docteure en psychopathologie (rennes, France) : Méduse à Hol- lywood. Le visage de l’horreur dans Ring de Hideo Nakata (1998) |
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16h15 > Fin des travaux des sessions 1 et 2 |
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16h30 > Amphi L3 / conférence Conférence de William J.T. Mitchell, professeur à université de Chicago, co-dirige Critical inquiry (Chicago, états-unis) : Image dialectique |
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18h30 > Réception-cocktail à la Mairie de Rennes (sur invitation) |
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samedi 7 avril 2018 / Bât. L / amphis L2 et L3
9h00 > accueil des participants / hall du bâtiment l
9h30 > Małgorzata Grygielewicz, professeur à l’école européenne supérieure de l’image (Poi- tiers-angoulême, France) : Visage de la mort
10h00 > Danièle Méaux, professeure d’esthétique à l’université Jean monnet et directrice du labora- toire CiereC (saint-étienne, France) : L’innocence et la culpabilité
10h30 > Isabelle Davy, docteure en esthétique, chercheure associée à l’université Paris 8 (Paris, France) : Individuations artistiques et politique du visage dans la photographie numérique
11h15 > Jil Daniel, artiste, doctorant en arts plastiques à l’université rennes 2 et Olivier Sarrouy, maître de conférences en sciences de communication à l’université rennes 2 (rennes, France) : Vers une étho-politique de l’anonymat
11h45 > Al Karjousli Soufian, enseignant de langue et de civilisation arabo-musulmane, chercheur associé, emam umr Cnrs 6173 Citeres (tours, France) : Entre auréolé la tête de flamme, feutré le visage, et voilé les têtes et l’interdiction dite de l’image dans la pensée arabo-musulmane
12h15 > Itzhak Goldberg, professeur émérite en histoire de l’art à l’université Jean monnet, saint- étienne, critique d’art et commissaire d’expositions (saint-étienne, France) : Visage absent