Face à ces transformations, la psychopathologie, en tant que champ d’étude, se voit confrontée à de nouvelles questions, sur fond de démaillage du tissu institutionnel en santé psychique. L’impact de ces changements sur les individus est si vaste qu’il remet en question les paradigmes traditionnels de l’étude des troubles psychiques. La question des limites devient centrale, qu’il s’agisse de l’identité personnelle, de la différenciation des genres, des sexes, ou encore du partage des rôles parentaux.
L’omniprésence de la technologie révolutionne notre rapport à la vie, à la mort et à la procréation, tandis que nos liens sociaux se trouvent profondément transformés par l’envahissement des moyens modernes de communication. Les individus se voient pressurés par un discours social dominant qui valorise l’idéologie de l’immédiateté et qui prône le bien-être comme une obligation, réduisant ainsi toute souffrance à une simple question de dysfonctionnement mécanique ou neuronal.
Ces bouleversements brutaux interrogent les répercussions qu’une telle réalité produit sur les processus psychiques et intersubjectifs. Ils soulèvent aussi une question fondamentale : ces transformations engendrent-elles de nouvelles formes de psychopathologie ou mettent-elles en lumière des aspects particuliers des processus psychopathologiques déjà existants ?
Pour répondre aux manifestations actuelles de souffrance psychique, il semble essentiel de questionner les dispositifs de soin, les cadres théoriques et thérapeutiques ainsi que les postures cliniques et soignantes. Comment préserver des espaces de pensées et de création dans le champ clinique ? Il s’agit d’interroger la manière dont les idéologies, les représentations et les pratiques sociales en évolution influencent à la fois la psychopathologie contemporaine et la psychopathologie du sujet contemporain.
PROGRAMME
8h30 Accueil
9h Ouverture
Par Laurence BERNARD-TANGUY
9h15 1re session :
Modérateur : Fred POCHE
Frédéric TORDO, « Le sujet néantisé : réflexion sur les vécus contemporains de vide »
Alexandre LEVY, « Psychoses ordinaires, une réponse au DSM en contexte ultra-libéral ? »
11h Pause
11h30 2ème session :
Modérateur : Patrick MARTIN-MATTERA
Nicolas DAUMAN, « Intelligence artificielle et singularité : une subjectivité est-elle possible sans un corps ? »
12h30 Déjeuner
14h30 3ème session :
Modératrice : Delphine BONNICHON
Jean-Baptiste MARCHAND, « La psychanalyse à l’épreuve des incongruences de genre »
Thomas DE CASTELBAJAC, « Soigner ou éduquer – D’une praxis à l’autre en psychiatrie contemporaine ».
16h30 Fin des travaux
Par Patrick MARTIN-MATTERA
Journée d’étude exploratoire organisée par la composante « Recherche en psychopathologie et psychanalyse » (EA 4050), RPpsy UCO.
Comité d’organisation : Laurence Bernard-Tanguy, Delphine Bonnichon, Alexandre Lévy, Patrick Martin-Mattera, Pascale Peretti, Fred Poché, Frédéric Tordo.
Comité scientifique du colloque à venir (2025) : David Bernard (Rennes 2), Gwénola Druel (Rennes 2), Albert Ciccone (Lyon), Thomas Rabeyron (Lyon), Nicolas Dauman (Poitiers)
Laurence BERNARD-TANGUY : Maître de conférences UCO Angers, Psychologue clinicienne, membre de la composante RPpsy UCO
Frédéric TORDO : Docteur en Psychologie clinique, Psychologue clinicien, chercheur associé Paris-Cité
Alexandre LEVY : Maître de conférences HDR UCO Angers, Psychologue clinicien, Psychanalyste, responsable de la composante RPpsy UCO
Nicolas DAUMAN : Maître de conférences Univ. Poitiers, Psychologue clinicien, membre de la composante CAPS, RPpsy Poitiers
Jean-Baptiste MARCHAND : Maître de conférences Univ. Poitiers, Psychologue clinicien, Psychanalyste, membre de la composante CAPS, RPpsy Poitiers
Thomas De CASTELBAJAC : Docteur en philosophie, Psychologue clinicien, Psychanalyste
Patrick MARTIN-MATTERA : Professeur des Universités UCO Angers, Psychologue clinicien, Psychanalyste, membre de la composante RPpsy UCO.