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Un établissement ne soigne pas ; des murs non plus ! Mais alors, qu’est-ce qui soigne (à) l’hôpital ? Cette question impossible sera débattue par des infirmiers, des psychiatres, des psychologues cliniciens, des psychanalystes, une économiste, un artiste, etc. La « fonction soignante » (Tosquelles) est toujours précaire, fragile. N’est-elle pas même aussi une histoire d’interstices ? Des interstices d’autant plus précieux dans la vie quotidienne des services, qu’ils rappellent à la clinique son caractère imprévu. Lorsqu’un soignant ou un patient est affecté tantôt à telle unité, tantôt à telle autre, pour des raisons d’effectifs ou de lits disponibles, arguer qu’il y a là quelque chose qui « coince » relève, à un premier niveau, d’une attention aux conditions d’accueil de la personne. Mais cela interroge aussi un autre registre : celui du lien comme préalable au soin somatique ou psychique. De fait, on ne peut l’évacuer sans expulser le soin lui-même. Promues par les gouvernances contemporaines, flexibilité, polyvalence et interchangeabilité sont les signifiants-maîtres d’un discours qui rencontre de nombreuses limites. Quelles sont-elles et surtout, qu’enseignent-elles ? En effet, dans la singularité du cas comme dans la vie institutionnelle, là où ça « tait », là où ça « coince » … c’est aussi là où ça « dit ». Expression, voire frappe du réel, une crise révèle les points aveugles, sinon l’impuissance des discours à organiser la praxis et à l’organiser toute : toute pleine de prévention, toute programmable, etc. La « crise de l’hôpital » rappelle alors l’actualité d’une chose, au moins : « soigner les malades sans soigner l’hôpital, c’est de la folie » (Oury). L’un ne peut aller sans l’autre, au risque de… Soigner (à) l’hôpital : sans ce « petit a » signalant la mise en jeu du désir, il n’est pas de relation possible entre soin et établissement, quels qu’ils soient. Plus qu’un seul état des lieux, cette Journée résolument centrée sur l’expérience sera l’occasion de discuter des tentatives (Deligny), des inventions locales et autres îlots de créativité. Toutes ces initiatives – qui soignent autant les soignés que les soignants – participent à faire vivre l’hôpital et, ce faisant, circuler sa fonction d’accueil.